boubacar traoré


Kar Kar est de loin le plus culte des guitaristes maliens. Son Mali Twist a accompagné les années folles post-indépendance, avant qu’il ne s’éclipse vingt ans durant. Il était le Chuck Berry, l’Elvis Presley malien, mais, sa musique étant diffusée uniquement à la radio, il n’avait pas l’argent d’un paquet de cigarettes en poche.
Boubacar Traoré est un de ces hommes solides qui reflètent l’histoire d’un pays, les espoirs et les désespoirs d’un peuple. Il en tire la matière d’un blues saisissant de tristesse apaisée, révélant une voix puissante et un jeu de guitare suave. Comme si Kayes et Bamako se trouvaient toutes deux sur les berges détrempées du Mississippi…
PO.T.

ROKIA TRAORE

Fille d’un diplomate malien qui au gré de ses nominations aura passé sa vie entre les USA, l’Europe et le Moyen-Orient, Rokia Traore est née en 1974 dans la région de Belidougou au Mali, près de la frontière mauritanienne mais son enfance se déroule au fil des affectations de son père diplomate.
Après des études achevées à Bruxelles, elle décide d’aller se ressourcer au Mali pour mettre en forme cette musique qu’elle sent confusément en elle — « ni pop, ni jazz, ni classique — quelque chose de très contemporain interprété par des instruments traditionnels. » Une véritable gageure. Elle se met alors en quête de musiciens capables de la soutenir dans son désir de composer des chansons résolument modernes interprétées dans des orchestrations mêlant guitare acoustique, n’goni et balafon. Le succès est finalement au rendez-vous : elle est saluée comme la « Révélation africaine de l’année 1997 » après son passage au festival Musiques Métisses d’Angoulême. Depuis lors, et au fil des années, son aura ne cesse de croître et son public ne cesse de s’élargir.