Kar Kar est de loin le plus culte des guitaristes maliens. Son Mali Twist a accompagné les années folles post-indépendance, avant qu’il ne s’éclipse vingt ans durant. Il était le Chuck Berry, l’Elvis Presley malien, mais, sa musique étant diffusée uniquement à la radio, il n’avait pas l’argent d’un paquet de cigarettes en poche.
Boubacar Traoré est un de ces hommes solides qui reflètent l’histoire d’un pays, les espoirs et les désespoirs d’un peuple. Il en tire la matière d’un blues saisissant de tristesse apaisée, révélant une voix puissante et un jeu de guitare suave. Comme si Kayes et Bamako se trouvaient toutes deux sur les berges détrempées du Mississippi…
PO.T.